Mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998

BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

ASSUMER LEUR PASSÉ NÉGRIER- Les pays arabes appelés à la mémoire de l’esclavage

VIDÉO- En 2012, nous lancions une campagne en direction de toutes les ambassades, des pays arabes et de Maghreb, représentées à Paris, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des noirs et l’esclavage crimes contre l’Humanité.

Avec les récents événements de Libye, pendant que le monde semble découvrir les résidus d’esclavage qui gangrènent ces pays, nous republions cet appel.

Chacun peut y contribuer en écrivant un courrier aux ambassadeurs de ces régions représentés dans leur pays.

Communiqué de presse 21/11/2012

Dans le cadre du 2 décembre 2012, Journée Internationale pour l’abolition de l’esclavage de l’ONU, la Fondation du Mémorial de la traite des noirs interpelle les ambassades des pays accrédités à Paris

L’APPEL

Inévitablement associée à son aspect occidental, la traite d’esclaves africains a aussi concerné le Maghreb et le monde arabe. Le plus grand commerce négrier de l’Histoire a permis la déportation de 40% des 42 millions de personnes victimes de toutes les traites nègrières, vers le Maroc, en Algérie, en Arabie Saoudite, en Égypte, etc.

Inevitably associated with its western aspects, the African slave trade also involved the Maghreb and the Arab World.  The largest slave trader business in history allowed for the deportation of 40% of the 42 millions victims of slavery traded with Morocco, Algeria, Saudi Arabia and Egypt etc.

Par le Sahara et par les voies maritimes 14 millions d’esclaves furent vendus avec de l’ébène, de l’or et de l’ivoire par des chefs subsahariens contre des chevaux, du sel, des armes et des produits manufacturés. Pages, domestiques, eunuques, concubines, soldats, main d’œuvre agricole, pêcheurs de perles, nourrices, chanteuses, mineurs pour le sel, l’or et les pierres précieuses. Jeunes hommes, femmes et enfants employés pendant 14 siècles dans des conditions épouvantables, déshumanisantes. Quasi inexistants les descendants d’esclaves noirs sont remplacés aujourd’hui par une importante population immigrée qui subit les affres d’un racisme et d’une discrimination enracinés dans une amnésie totale du passé négrier de ces pays.

Through the Sahara and by other maritime routes, 14 million slaves were sold along with ebony, gold and ivory by sub-Saharan chiefs for horses, salt, arms and manufactured products.  Maids, servants, eunuchs, workers, farm labourers, pearl divers, wet-nurses, singers, minors for salt, gold and precious stones, young men, women, children were employed for over 14 centuries in terrible, dehumanising conditions. The descendants of black slaves are quasi inexistent, and have today been replaced by a significant immigrant population who suffer from racism, and an entrenched discrimination due to a total amnesia of the history of slave traders in these countries

Ce lourd héritage occulté par les États arabes demeure une réalité du 21ème siècle. Sous des formes différentes, l’esclavage de centaines de milliers d’adultes et d’enfants noirs est une honte pour les pays du Golfe mais aussi pour la majorité des pays arabes. Après l’important travail de mémoire sur la traite des noirs entrepris par les nations occidentales (lois, musées et initiatives de la société civile) et de plus en plus par l’Afrique noire (1ère loi africaine au Sénégal et nombreux lieux de mémoire), il importe que le monde arabe ouvre ce chapitre de son histoire pour dessiner un quotidien plus humain pour ses populations. Cette longue pénitence du noir en Afrique et en Arabie commence à être interrogée par de courageux chercheurs devant l’indifférence des États d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et des pays arabes.

This heavy heritage hidden by Arab States remains a reality in the 21st century. Under different forms, the slavery of hundreds of thousands of black men, women and children is a source of shame not only for the gulf countries, but for a majority of arab countries. After important work on the memory of the slave trade undertaken by western nations (laws, museums, and initiatives by civil society) and more and more sub-Saharan African countries (the first African law in Senegal and numerous places of memorial) it is time that the Arab world opens this chapter of their history to create a more human daily life for their populations. The long penitence of the black man in Africa and in Arabia has started to be questioned by courageous researchers despite the indifference of sub-Saharan African states and the the Maghreb and the Arab world.

En dehors de toute diabolisation et de toute victimisation, la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs exige de sortir de l’oubli, ces esclaves aussi, de leur rendre justice et leur dignité dans la contribution, pour le meilleur et le pire, au progrès de l’Humanité. La Fondation va envoyer une Adresse à toutes les Ambassades représentées à Paris, pour les sensibiliser sur la nécessité de déclarer la traite des noirs et l’esclavage Crimes contre l’Humanité.

The Memorial Foundation for the Slave Trade wants to revive the memory of the forgotten slaves and also give them justice and dignity in their contribution to the progress of humanity. The foundation will address all ambassadors represented in Paris to inform them about the necessity of declaring the slave trade and slavery to be crimes against humanity.

* Le 2 décembre commémore la date anniversaire de l’adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies, de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui, le 02 déc 1949.

This event commemorates the anniversary date of the adoption by the United Nations General Assembly of the Convention for the repression and the abolition of the trade of human beings and the exploitation and prostitution of others, 2 December 1949.

Malek CHEBEL, L’Esclavage en terre d’Islam, 2007, Editions Fayard

Tidiane NDIAYE, le Génocide voilé, Gallimard, 2008

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *