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TONY MORISSON – La voix de la résistance à l’oubli s’est éteinte…

Honneur et respect à la fille de soudeur devenue prix Nobel de littérature qui s’est éteinte ce 6 août 2019.

« Mémoires & Partages, et tous ses bénévoles, s’inclinent devant la mémoire de celle qui avait compris mieux que quiconque la nécessité de dessiner des portraits vivants d’individus que la violence esclavagiste n’a pas privée de leur humanité.

Elle nous manquera mais son oeuvre continuera de nous envelopper telle un oasis par ces temps de sécheresse » Karfa Sira Diallo

Née Chloé Anthony Wofford le 18 février 1931 dans l’Ohio, Toni Morrison est fille de soudeur, enfant d’un couple qui a quitté le sud pour échapper au racisme. Installés dans une petite ville du Midwest – qu’elle désigne comme échappant au cliché, puisqu’elle n’est ni ghetto, ni plantation, les parents élèvent leur fille dans l’amour des histoires et la transmission du folklore qui font parler les arbres et les revenants, et nourrissent les affluents du fantastique qui courent dans son oeuvre.

Après des études à Cornell, elle enseigne au Texas, rencontre son mari, l’architecte Harold Morrison au moment de la lutte pour les droits civiques, lorsque les campus sont parcourus d’une fiévreuse agitation, au temps de l’engagement. Enseignante à la State University of New York, puis éditrice pour Random House de textes de grandes figures noires américaines, elle publie son premier roman, The Bluest Eye  en 1970, bien accueilli par la critique, mais au tirage confidentiel. Son deuxième livre, Sula, en 1973 est couronné par le National Book Award. Puis vient Le Chant de Salomon . Et une reconnaissance croissante, consacrée par le succès de Beloved  et, naturellement, par le Prix Nobel qui lui est décerné en 1993.

Toni Morrison, enseignante à Princeton, est une lectrice et une passeuse passionnée, comme en témoigne Playing in the dark , son recueil d’essais où elle décèle l’influence du noir là où il ne semble être question que d’écriture blanche. Celle qui est la première à avoir vu en Clinton un président noir décèle les apports mutuels entre la part d’africanisme de l’américanité et l’influence des Noirs dans la littérature blanche américaine. Le pays est-il à jamais une terre lointaine ? Comment écrire aujourd’hui cet héritage, et comment joindre mémoire et avenir ?

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