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BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

SÉNÉGAL – « Face à l’esclavage d’aujourd’hui »/3e journée nationale du souvenir de la traite des noirs, 27 avril

VILLE DE DAKAR – “Facing slavery today … »L’occasion pour le Sénégal d’honorer le souvenir des esclaves et de leurs résistances, de commémorer l’abolition et de combattre l’esclavage contemporain.

La journée du 27 avril sera l’occasion d’un plaidoyer pour que la traite des noirs et l’esclavage soient déclarés crimes contre l’humanité par tous les pays africains.

En 2015 et en 2016, la Ville de Dakar, consciente de sa responsabilité historique, s’est mobilisée pour abriter les deux 1ères éditions de la journée nationale du 27 avril de commémoration de la traite des noirs et de l’esclavage.

Décidée en 2010, cette loi fait du Sénégal l’unique état africain ayant déclaré la traite des noirs et l’esclavage crimes contre l’humanité. Et la ville de Dakar comme la 1ère capitale africaine à s’arrêter pour un temps de souvenir, de réflexion, de combat et de partage d’une histoire dont l’actualité se rappelle régulièrement à nous.

Pour en assurer la continuité et le relier aux problématiques contemporaines de défense des droits humains, la réédition de cette manifestation témoigne de notre capacité à tirer les enseignements de ce crime contre l’humanité.

Cette journée nationale du 27 avril 2019, au-delà du crime contre l’humanité qu’elle sanctionne, donne l’occasion aux humanistes sénégalais de réaffirmer leur détermination et leur engagement pour la promotion et la défense des valeurs humanistes.

La Traite des Noirs et l’Esclavage furent, par leur durée, leur ampleur et leurs conséquences, une des tragédies les plus catastrophiques de l’histoire universelle. Freinant le développement des sociétés africaines, ce trafic fit du Noir une marchandise transactionnelle principalement de l’Afrique vers le Moyen-Orient et les Amériques.

Si l’esclavage colonial occidental est de plus en plus documenté et assumé, la traite et l’esclavage transsaharien par les « arabo-musulmans » continuent leurs convulsions dans le déni, l’ignorance et la cupidité.

En effet, le sort des migrants d’Afrique subsaharienne dans les pays du Maghreb est une des séquelles d’une image rétrograde du noir. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants continuent d’être traités comme des marchandises, dans l’indifférence de leurs Etats d’origine comme de ceux du Maghreb qu’ils traversent vers l’Occident.

Du Sinaï au désert libyen, c’est en effet un crime contre l’Humanité qui se déroule depuis plusieurs années.  Le racisme et les discriminations sont le calvaire quotidien de ces migrants subsahariens. L’esclavage domestique, le travail forcé, l’exploitation sexuelle et la mendicité forcée sont les principaux moyens d’exploitation.

Pourtant, l’adoption de lois criminalisant l’esclavage moderne, n’a pas mis fin aux pratiques traditionnelles inavouées.

Ainsi, face à l’inefficacité de l’arsenal juridique et à la cristallisation culturelle de l’esclavage dans certains pays, la sensibilisation par l’action devient un devoir.  C’est dans cette optique que cette 3ème journée nationale se place : un souvenir vigilant pour éradiquer l’esclavage, sous toutes ses formes.

La célébration de cette journée, inspirée de l’esprit abolitionniste de la traite des noirs actualise le combat des Africains et de leurs partenaires contre toutes formes de privation de liberté et d’humiliation.

Cette journée sera l’occasion d’un plaidoyer pour que la traite des noirs et l’esclavage soient déclarés crimes contre l’humanité par tous les pays africains.

Le devoir de mémoire que porte l’Afrique sur l’esclavage intercontinental et industriel des siècles précédents ne saurait s’affranchir de son devoir d’agir pour ceux qui aujourd’hui, au XXIème siècle, continuent de souffrir de l’esclavage. Un crime non nommé, non reconnu ne peut que se reproduire.

PROGRAMME DU SAMEDI 27 AVRIL 2019 

11h- CÉRÉMONIE OFFICIELLE – Théâtre de Verdure de l’Hôtel de Ville de Dakar 

14h- CEREMONIE OFFICIELLE – Théâtre de Verdure de l’Hôtel de Ville de Dakar

Sous la présidence effective de Madame la Maire de Dakar Soham EL WARDINI

15h – TABLE-RONDE « Face à l’esclavage moderne : plaidoyer pour la criminalisation » Hôtel de Ville

Fatou Jagne Senghor (Gambie) – Biram Dah  Abeid (Mauritanie) – Alpha Kaba (Guinée) – Soumaguel Oyahit (Mali) – Alioune Tine (Sénégal) – Coumba Touré  (Sénégal) –  Massamba Gueye (Sénégal) – Karfa Sira Diallo  (France)

“Facing slavery today … »

3rd National Day of Commemoration of the Abolition of Slavery, April 27th, 2019, Dakar Town Hall.

In 2015 and 2016, the City of Dakar, aware of its historic responsibility, mobilized to host the two first editions of the national day of April 27th commemorating the slave trade and slavery.

Decided in 2010, this law makes Senegal the only African state that has declared the slave trade and slavery crimes against humanity. And the city of Dakar as the first African capital to stop for a time of memory, reflection, fighting and sharing a story whose news regularly recalls to us.

To ensure continuity and link it to contemporary issues of human rights, the re-edition of this event demonstrates our ability to learn from this crime against humanity.

This national day of April 27th, 2019, beyond the crime against humanity it sanctions, gives Senegalese humanists the opportunity to reaffirm their determination and commitment to the promotion and defense of humanist values.

The black slave trade and slavery were, by their duration, magnitude and consequences, one of the most catastrophic tragedies in world history. Stepping back the development of African societies, this traffic made the black a transactional commodity mainly from Africa to the Middle East and the Americas.

If Western colonial slavery is more and more documented and assumed, the trans-Saharan slave trade and slavery by « Arab Muslims » continue their convulsions in denial, ignorance andcupidity. In fact, the fate of migrants from sub-Saharan Africa in the Maghreb countries is one of the consequences of a retrograde image of black. Thousands of men, women and children continue to be treated as commodities, in the indifference of their states of origin as well as those of the Maghreb they cross to the West. From Sinai to the Libyan Desert, it is indeed a crime against humanity that has been going on for several years. Racism and discrimination are the daily ordeal of these sub-Saharan migrants. Domestic slavery, forced labor, sexual exploitation and forced begging are the main means of exploitation.

Yet the adoption of laws criminalizing modern slavery did not put an end to unconfessed traditional practice.

Thus, faced with the inefficiency of the legal arsenal and the cultural crystallization of slavery in some countries, the sensitization through action becomes a duty. It is with this in mind that this third national day is topicalized: a vigilant memory to eradicate slavery, in all its forms.

The celebration of this day, inspired by the abolitionist spirit of the black slave trade, updates the struggle of Africans and their partners against all forms of deprivation of liberty and humiliation.

This day will be the occasion for an advocacy that the slave trade and slavery be declared crimes against humanity by all African countries. Africa’s duty of remembrance of intercontinental and industrial slavery of previous centuries cannot free itself from its duty to act for those who today in the twenty-first century continue to suffer from slavery.

An unnamed, unrecognized crime can nothing but happen again.

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